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Plume d'alouette
8 janvier 2016

Mamie Pierrette dort sous les pâquerettes

Une nuit d’été, Mamie Pierrette est arrivée au bout du chemin de la vie. Elle a dit : «Zut ! Ça suffit ! J’ai mal aux pieds ! J’ai mal aux os ! J’vais pas plus loin !». Et elle a disparu dans une pirouette.

Ça, c’était tout Mamie Pierrette ! N’en faire qu’à sa tête, ne prévenir personne pour ne pas déranger, partir sur la pointe des pieds, toute discrète.

Depuis Mamie Pierrette n’a pas perdu son sourire. Ses yeux gris bleu sont toujours malicieux. Et elle s’est trouvé plein de cachettes.

Près du ruisseau qui zigzague en bas du coteau, elle écoute l’eau qui glisse et caresse les racines des aulnes. Mamie Pierrette s’adonne au farniente et à la sieste.

Elle déguste le temps qui passe, légère comme une bulle, comme une libellule, comme un chant de fauvette. Mamie Pierrette volette.  

Elle fredonne ses airs préférés et danse au-dessus des clochers. Ils l’accompagnent en ding-dodelinant et la laissent s’éloigner à regret. Mamie Pierrette fait la follette.

Quand elle est fatiguée, elle s’allonge dans un pré, sans faire le moindre minuscule petit bruit. Les vaches continuent à brouter et à mâchouiller comme si de rien n’était. Chut ! Mamie Pierrette dort sous les pâquerettes.

Et quand elle joue à se faire peur, elle va se cacher dans le petit cimetière. Elle pousse la grille de l’église muette. Elle s’installe sous des fleurs fanées et renversées. La nuit vient. Alors les grandes mirettes de la chouette s’ouvrent et la surveillent, comme deux lunes jumelles : «Le premier qui touche à Mamie Pierrette sera transformé en pierre ! Saperlipopette !»

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